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lundi 7 novembre 2011

Jour 147 - Des boyaux de la chair et de la peau

Le 07/11/2011
Bureau de Daniel
23h49

Bon, cette semaine y’a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c’est que notre plan pour se faufiler à travers les zombis a marché. La mauvaise c’est qu’on est sans nouvelles de Hermann.
L’autre matin on a donc choisi une victime parmi les morts vivants. Une handicapée qui se trainait au sol avec ses deux bras encore valides. On a attendue quelle s’approche de l’entrée et j’ai balancé un gros parpaing depuis le toit. Du premier coup. La tête a fait SHLOF et puis son corps a arrêté de gigoter tout net. Rapidement les autres l’ont empoigné et rentré à l’intérieur. Je suis descendu. Putain, elle puait déjà la conasse. Elle devait avoir genre 70 ans au moins. Serge a prit les choses en mains, vu qu’il avait fait un stage à la boucherie d’une semaine. Il a accroché ses jambes avec de la corde de spéléo et on a tous aidé à hisser la vieille à la poutre du réfectoire. Il nous a bien fallu une heure pasqu’on la fait tomber plusieurs fois. On a fixé, fait un nœud et voila. Elle pendait la tête en bas, les bras ballants au dessus d’une grosse bassine trouvée dans la cuisine. Sa tête pissait le sang et remplissait doucement le récipient avec un bruit de pisse.
« faut l’ouvrir » a dit Serge. Mais personne a bougé. Sauf Hermann, qui avait déjà un couteau de cuisine dans chaque main. « c’est comme un lapin » qu’il a lancé avant d’arracher sa chemise de nuit et de tapoter le corps comme pour choisir les meilleurs morceaux. Et puis PAF! Il a planté le couteau dans le bide juste en dessous du nombril. Ses nichons tous ridés on tremblé un peu, et puis il a descendu la lame en forçant bien. Jusqu’en bas. Ca a tenu un moment et puis l’entaille s’est doucement élargie et tout est sorti en faisant SPLOSH! dans la bassine. Intestins, boyaux, estomac, on savait plus trop. C’est assez impressionnant de voir que tout ça tient uniquement dans notre ventre. Le pire, après, c’est l’odeur. Un mélange de bête crevée et de merde. On a tous reculé et Francis a trouvé l’idée de se scotcher un kleenex vert parfumé à la menthe sur le nez. Pascal a vomi, lui. Tapette. Comme le récipient était déjà bien plein, le sang a giclé partout sur le sol. Heureusement, Jean Bat avait prévu des bâches en plastique, maintenant toutes tachées. Hermann aussi était bien cradossé, mais ça semblait pas le déranger. Il se mouchait avec l’avant bras comme fond les mécanos quand il ont les mains pleines de cambouis. Il avait presque l’air cool et détendu comme ça. « Coriace la salope » qu’il a dit avant de planter le couteau dans le cadavre et de pousser la bassine vers nous avec le pied. « V’la tout ce qu’il nous faut… y’en a pour 2 ou 3 personnes à tout casser »
Ah oui. C’est vrai que le plan était bien de se couvrir des restes. Les plus dégueux tant qu’a faire… Merde, j’ai pensé, pas moi. On s’est tous tourné comme d’habitude vers Danny, lui qui était si volontaire, mais ce salaud s’était déjà barricadé dans sa chambre.
« Ok, je vois, les mecs » à sorti Hermann, « que des tarlouzes, comme d’hab » et il a dit qu’il y allait tout seul. Exceptionnellement, la, je voulais bien être une tarlouze et éviter de m’enduire de tripes et de boyaux.
Quand il a planté ses mains dans le tas, le bruit a fait revomir Pascal. Ca faisait un peu comme quand on touille une assiette de nouilles trop cuites. L’odeur était encore plus forte. Il a tiré une bonne poignée et s’est barbouillé avec. D’abord la tête, le visage et puis le reste du corps. Comme une sorte de boyau pendait un peu trop, il a enroulé autour du cou, comme une écharpe. Sa figure était toute rouge et on voyait plus que ses yeux blancs et son sourire. Il avait l’air assez fière en se regardant dans la glace. D’habitude Hermann est quelqu’un qui sent pas très bon, mais la, c’était pire que tout. Vivement qu’il sorte de la, j’ai pensé. Ce qu’il a fait, en laissant des traces à chacun de ses pas. Il est sortit discrètement, on a fermé la porte et couru à l’étage pour observer.
Génial, Les autres zombis l’ignorait pour l’instant. Il se dandinait et passait à quelques mètres seulement des enculés sans se faire repérer… Le plan marchait du tonnerre. J’ai demandé quel était le plan, d’ailleurs. Les autres on dit que c’était de traverser sans se faire voir l’armée de zombis. Ok. Mais après, ça on avait pas encore réfléchi. Bon, espérons que Hermann trouve la suite. Nous trouver à manger, par exemple…
Bref on l’a regardé s’éloigner, encore et encore jusqu’à atteindre le coin de la rue et puis plus rien. On attend depuis 2 jours quand même. Je m’inquiète. Et pas uniquement pour le cadavre qui pend dans la cantine et qui commence sérieusement à fouetter malgré les mouchoirs à la menthe.